vendredi 12 avril 2013

les jolis moments 





Toute à l'heure je parlais avec un ami au téléphone et je me suis rendue compte que je ne lui parlais que de choses négatives. Il m'a alors indiqué que tout ça ne lui donnait pas envie de se reproduire, super mes propos font baisser le taux de natalité en France.

J'ai alors réalisé que les enfants c'est comme ton mec, lorsque tu en parles à tes amis, tu parles surtout de ce qui ne va pas : il n'a pas dormi cette nuit, il est malade, il a mal aux dents, il n'a rien mangé... C'est sûr que c'est moins croustillant de savoir que bébé a bien mangé ses petits pois à midi, qu'il a finit son yaourt et qu'il a fait caca deux heures après.

Pourtant, on ne s'arrête généralement pas à une créature (j'en ai enchaîné deux, je sais de quoi je parle), ce qui signifie que le positif prend le dessus ou alors on est tous masos. Même si on a pas dormi de la nuit, lorsque bébé se réveille, qu'il frétille dans son lit et affiche un large sourire en vous voyant apparaître, on oublie tout. 

Même dans notre manière de vivre les choses, il y a des moments où l'on oublie que ces moments sont merveilleux et que plus tard on aimera y repenser, avec un brin de nostalgie. Je m'explique, quand tu donnes à manger à ta créature et qu'elle t'envoie toute sa soupe au visage en utilisant sa cuillère comme une catapulte, cela te met en rogne, elle a mise à mal deux heures de ménages et tes vêtements sont dégueulasses. Pourtant, le jour où elle mangera correctement et que le sol sera propre, peut être que l'on regrettera l'animation des repas (ou peut être pas).  Quand tu te plains de devoir endormir bébé dans tes bras, pendant une heure, car il est angoissé, un jour il ne te laissera même plus le prendre dans tes bras alors profites en. Comme je dis à mon mari, qui se plaint toujours qu'il y a trop de jouets dans la maison : le jour où les enfants auront quitté le nid et qu'il n'y aura plus aucun jouets, tu trouveras la maison bien vide. Je trouve que la vie et le temps qui passe sont très bien décrits dans la chanson de Bénabar "quatre murs et un toit" :

"Un terrain vague, de vagues clôtures, un couple divague sur la maison future. 
On s'endette pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre, et celui de nos enfants corrige la femme enceinte. 
Les travaux sont finis, du moins le gros oeuvre, ça sent le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve...
Le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve.


Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon. 
On ajoute à l'étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l'automne. 
Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane...
On pourra y faire un jour une cabane.


Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant, on remplit sans se douter le grenier doucement. 
Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c'est dommage, est à l'abandon. 
Monsieur rêverait de creuser une cave à vins, Madame préfèrerait une deuxième salle de bain...
Ça sera une deuxième salle de bain.


Les enfants vont et viennent chargés de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale.
On a fait un bureau dans la p'tite pièce d'en haut, et des chambres d'amis, les enfants sont partis.
Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, vêtement par vêtement...
Petit à petit, vêtement par vêtement.


Ils habitent à Paris des apparts sans espace, alors qu'ici.. y'a trop de place. 
On va poser tu sais des stores électriques, c'est un peu laid c'est vrai, mais c'est plus pratique.
La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ronronne la machine à laver...
Dans son ventre ronronne la machine à laver.


Les petits enfants espérés apparaissent, dans le frigo, on remet des glaces.
La cabane du jardin trouve une deuxième jeunesse, c'est le consulat que rouvrent les gosses.
Le grenier sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs,
qui colonisent pour la dernière fois 
la modeste terre promise, quatre murs et un toit.


Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent immobilier.
Je dois vous prévenir si vous voulez l'acheter, je préfère vous le dire cette maison est hantée. 
Ne souriez pas Monsieur, n'ayez crainte Madame, c'est hanté c'est vrai mais de gentils fantômes.
De monstres et de dragons que les gamins savent voir,
de pleurs et de bagarres, et de copieux quatre-heures,
"finis tes devoirs", 
"il est trop lourd mon cartable",
"laisse tranquille ton frère",
"les enfants : à table !".
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?"




Ce que j'aurai dû dire à mon ami ?
- Le jour où tu apprends que tu vas être parent, tu vas changer ta manière de voir la vie, tu t'en fous de ne plus partir en vacances en amoureux, de ne plus sortir prendre l'apéro, de ne plus faire de grasses mat'.... ;
- Le jour de la première écho est un moment magique où tu réalises complètement qu'un petit être sera bientôt là ;
- Les premiers coups de pieds à travers le ventre sont si émouvants (jusqu'à qu'ils empêchent maman de dormir la nuit) ;
- Le jour où ton enfant né et que tu le prends pour la première fois dans tes bras, tu ressens quelque chose que tu n'avais jamais ressenti auparavant, un amour immense, inconditionnel, absolu ;
- le jour où tu ne seras pas avec lui, il te manquera comme personne ne t'a jamais autant manqué ;
- le jour où tu lui donneras le biberon ou que tu lui feras un câlin et qu'il te regardera avec un regard si profond et remplit d'amour ;
- Le jour où tu feras ta première sieste avec lui et où il t'attraperas le doigt avec sa petite main potelée ;
- Le jour où il te fera son premier sourire ;
- Le jour où il aura son premier fou rire ;
- Le jour où il dira pour la première fois papa ;
- le jour où il fera ses premiers pas ;
- Le jour où il te serrera dans ses bras en disant gâté ;
- Le jour où tu mettras de la musique et qu'il se mettra à se dandiner ;
- Le jour où il prendra son premier bain de mer ou de piscine et qu'il poussera des cris de joie.............

Il y a tellement de premières fois inoubliables, de moments d'amour, tous les parents se plaignent mais aucun ne changerait rien à leur vie avec cet enfant, personne ne préférerait revenir à sa vie d'avant.

Cet article n'est pas un pamphlet militariste de reproduction mais plutôt une prise de conscience personnelle que la vie est courte et qu'un enfant t'apporte tellement de moments de bonheur, qu'il faut savoir les apprécier. Comme dirait Marcel Pagnol (pour ceux qui me lisent régulièrement, ils savent que c'est mon idole) : " Telle est la vie des hommes, quelques joies très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants". 



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