jeudi 18 avril 2013

Boulot + bébé = plus de boulot !





Tout à commencé la veille de mon congé maternité, mon supérieur hiérarchique me convoque dans son bureau et me réprimande sur des erreurs que j'aurai commises. Inutile de préciser que jusque là tout se passait bien... Il m'a gentiment aboyé dessus en m'indiquant que je devais profiter de mon congé maternité pour me trouver un autre boulot, je suis sortie en pleurant et j'ai cru que les choses s'arrangeraient à mon retour...

Une fois en congé maternité, je reçois une lettre recommandée provenant de mon boulot, surprise ! Que me veulent t'ils ? Me souhaiter un bon congé maternité, genre : repose toi bien, j'espère que tu n'as pas trop mal au dos ni les jambes gonflées.... Pas du tout ! Il s'agissait d'une lettre d'avertissement avec des reproches complètement infondés et injustifiés. Ils veulent me faire accoucher avant terme ???

Peu avant la fin de mon congé, je téléphone au DRH qui me signifie que je ne suis plus la bienvenue et il me propose alors une rupture conventionnelle, ok pour la rupture conventionnelle mais moi je n'ai rien demandé donc je demande une indemnité, normal non ? Il refuse. Une heure après, appel du Directeur général de la société, très énervé (on se demande qui aurait dû être énervé dans cette histoire!!!) : 
- Vous n'aurez rien, pas un centime, vous allez revenir, je vais m'occuper personnellement de vous, vous allez coller des timbres ! 
- Monsieur je suis cadre, vous ne pouvez pas me demander de coller des timbres !
Il me raccroche au nez.

J'appelle un ami qui est avocat, il me conseille d'envoyer un mail à cette personne en rappelant les propos tenus au téléphone et que je souhaite retrouver mon poste ainsi que ma voiture de fonction, mon téléphone portable pro et mon ordinateur. Je vous laisse imaginer la réponse de l'énervé de service..... 

Je suis donc retournée au boulot une semaine après ces événements, la boule au ventre et dégoûtée de ces gens ! Lorsque je suis arrivée, il y avait un homme derrière mon bureau (oui un homme ne part pas en congé maternité) avec tous mes dossiers, ma voiture, mon ordi, mon téléphone.... Mon supérieur me montre mon nouveau bureau ou plutôt mon placard, une pièce minuscule comprenant un bureau, une chaise et un ordinateur qui ne comportait pas le logiciel servant à travailler. Il me dis que dorénavant je ferai telle et telle tâche, enfin rien à voir avec mon boulot, c'est comme si tu demandais à un boucher de vider des poissons !



J'ai téléphoné à la HALDE, ils m'ont dit que je devais payer un avocat et entrer en procédure pour qu'ils m'aident. L'inspection du travail : ah non madame on ne se déplace que pour des cas avérés d'insécurité sur le lieu de travail. Bon je me débrouille quoi !



Comment ça c'est fini ? Je suis retournée voir le DRH et je lui ai dit que je n'étais pas aide comptable mais que c'était très bien qu'ils me laissent errer dans leurs locaux, que j'avais accumulé un nombre de preuves très utiles pour la future procédure. Je lui ai dit que j'avais un magnifique dossier qui plairait beaucoup aux magistrats et à la presse. Bref, deux heures après on me proposait de partir contre le paiement de deux mois de salaires, j'ai accepté, je n'avais pas envie de passer des années en procès avec ces gens. Et puis j'étais juste pressée de retourner auprès de mon bébé, dans leur pratique injuste et illégale, ils me permettaient de rester à la maison pour m'occuper de ma créature. 

Un mois plus tard, j'apprenais que j'étais de nouveau enceinte alors retrouve un nouveau boulot quand tu es en cloque... 

Lorsque j'ai raconté mon histoire autour de moi, plein de femmes m'ont dit qu'elles avaient vécu la même chose. Je pensais qu'à notre époque tout cela n'existait plus, que les gens étaient évolués, que "l'équité" n'était pas qu'un concept abstrait, tu parles ! A côté de ça plein de femmes ont des responsables hiérarchiques compréhensifs et c'est rassurant. 


Pour toutes les femmes qui vivent la même situation que moi, ne baissez pas les bras, même si on a plus envie de retourner dans un lieu où les gens ne veulent plus de vous, faire un abandon de poste est pire puisque vous êtes doublement victime, vous n'aurez pas droit au chômage alors que vous n'avez pas demandé à perdre votre emploi ! Si j'ai un conseil à vous donner, défendez vous et ne vous laissez pas intimider, déstabiliser par des reproches infondés, ils vont essayer de vous effrayer, de vous dire qu'ils ont des choses sur vous, mais n'oubliez pas que ce sont eux les fautifs.

Vos témoignages, positifs ou négatifs sont les bienvenus.





vendredi 12 avril 2013

les jolis moments 





Toute à l'heure je parlais avec un ami au téléphone et je me suis rendue compte que je ne lui parlais que de choses négatives. Il m'a alors indiqué que tout ça ne lui donnait pas envie de se reproduire, super mes propos font baisser le taux de natalité en France.

J'ai alors réalisé que les enfants c'est comme ton mec, lorsque tu en parles à tes amis, tu parles surtout de ce qui ne va pas : il n'a pas dormi cette nuit, il est malade, il a mal aux dents, il n'a rien mangé... C'est sûr que c'est moins croustillant de savoir que bébé a bien mangé ses petits pois à midi, qu'il a finit son yaourt et qu'il a fait caca deux heures après.

Pourtant, on ne s'arrête généralement pas à une créature (j'en ai enchaîné deux, je sais de quoi je parle), ce qui signifie que le positif prend le dessus ou alors on est tous masos. Même si on a pas dormi de la nuit, lorsque bébé se réveille, qu'il frétille dans son lit et affiche un large sourire en vous voyant apparaître, on oublie tout. 

Même dans notre manière de vivre les choses, il y a des moments où l'on oublie que ces moments sont merveilleux et que plus tard on aimera y repenser, avec un brin de nostalgie. Je m'explique, quand tu donnes à manger à ta créature et qu'elle t'envoie toute sa soupe au visage en utilisant sa cuillère comme une catapulte, cela te met en rogne, elle a mise à mal deux heures de ménages et tes vêtements sont dégueulasses. Pourtant, le jour où elle mangera correctement et que le sol sera propre, peut être que l'on regrettera l'animation des repas (ou peut être pas).  Quand tu te plains de devoir endormir bébé dans tes bras, pendant une heure, car il est angoissé, un jour il ne te laissera même plus le prendre dans tes bras alors profites en. Comme je dis à mon mari, qui se plaint toujours qu'il y a trop de jouets dans la maison : le jour où les enfants auront quitté le nid et qu'il n'y aura plus aucun jouets, tu trouveras la maison bien vide. Je trouve que la vie et le temps qui passe sont très bien décrits dans la chanson de Bénabar "quatre murs et un toit" :

"Un terrain vague, de vagues clôtures, un couple divague sur la maison future. 
On s'endette pour trente ans, ce pavillon sera le nôtre, et celui de nos enfants corrige la femme enceinte. 
Les travaux sont finis, du moins le gros oeuvre, ça sent le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve...
Le plâtre et l'enduit et la poussière toute neuve.


Des ampoules à nu pendent des murs, du plafond, le bébé est né, il joue dans le salon. 
On ajoute à l'étage une chambre de plus, un petit frère est prévu pour l'automne. 
Dans le jardin les arbres aussi grandissent, on pourra y faire un jour une cabane...
On pourra y faire un jour une cabane.


Les enfants ont poussé, ils sont trois maintenant, on remplit sans se douter le grenier doucement. 
Le grand habite le garage pour être indépendant, la cabane, c'est dommage, est à l'abandon. 
Monsieur rêverait de creuser une cave à vins, Madame préfèrerait une deuxième salle de bain...
Ça sera une deuxième salle de bain.


Les enfants vont et viennent chargés de linge sale, ça devient un hôtel la maison familiale.
On a fait un bureau dans la p'tite pièce d'en haut, et des chambres d'amis, les enfants sont partis.
Ils ont quitté le nid sans le savoir vraiment, petit à petit, vêtement par vêtement...
Petit à petit, vêtement par vêtement.


Ils habitent à Paris des apparts sans espace, alors qu'ici.. y'a trop de place. 
On va poser tu sais des stores électriques, c'est un peu laid c'est vrai, mais c'est plus pratique.
La maison somnole comme un chat fatigué, dans son ventre ronronne la machine à laver...
Dans son ventre ronronne la machine à laver.


Les petits enfants espérés apparaissent, dans le frigo, on remet des glaces.
La cabane du jardin trouve une deuxième jeunesse, c'est le consulat que rouvrent les gosses.
Le grenier sans bataille livre ses trésors, ses panoplies de cow-boys aux petits ambassadeurs,
qui colonisent pour la dernière fois 
la modeste terre promise, quatre murs et un toit.


Cette maison est en vente comme vous le savez, je suis, je me présente, agent immobilier.
Je dois vous prévenir si vous voulez l'acheter, je préfère vous le dire cette maison est hantée. 
Ne souriez pas Monsieur, n'ayez crainte Madame, c'est hanté c'est vrai mais de gentils fantômes.
De monstres et de dragons que les gamins savent voir,
de pleurs et de bagarres, et de copieux quatre-heures,
"finis tes devoirs", 
"il est trop lourd mon cartable",
"laisse tranquille ton frère",
"les enfants : à table !".
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?
Écoutez la musique, est-ce que vous l'entendez ?"




Ce que j'aurai dû dire à mon ami ?
- Le jour où tu apprends que tu vas être parent, tu vas changer ta manière de voir la vie, tu t'en fous de ne plus partir en vacances en amoureux, de ne plus sortir prendre l'apéro, de ne plus faire de grasses mat'.... ;
- Le jour de la première écho est un moment magique où tu réalises complètement qu'un petit être sera bientôt là ;
- Les premiers coups de pieds à travers le ventre sont si émouvants (jusqu'à qu'ils empêchent maman de dormir la nuit) ;
- Le jour où ton enfant né et que tu le prends pour la première fois dans tes bras, tu ressens quelque chose que tu n'avais jamais ressenti auparavant, un amour immense, inconditionnel, absolu ;
- le jour où tu ne seras pas avec lui, il te manquera comme personne ne t'a jamais autant manqué ;
- le jour où tu lui donneras le biberon ou que tu lui feras un câlin et qu'il te regardera avec un regard si profond et remplit d'amour ;
- Le jour où tu feras ta première sieste avec lui et où il t'attraperas le doigt avec sa petite main potelée ;
- Le jour où il te fera son premier sourire ;
- Le jour où il aura son premier fou rire ;
- Le jour où il dira pour la première fois papa ;
- le jour où il fera ses premiers pas ;
- Le jour où il te serrera dans ses bras en disant gâté ;
- Le jour où tu mettras de la musique et qu'il se mettra à se dandiner ;
- Le jour où il prendra son premier bain de mer ou de piscine et qu'il poussera des cris de joie.............

Il y a tellement de premières fois inoubliables, de moments d'amour, tous les parents se plaignent mais aucun ne changerait rien à leur vie avec cet enfant, personne ne préférerait revenir à sa vie d'avant.

Cet article n'est pas un pamphlet militariste de reproduction mais plutôt une prise de conscience personnelle que la vie est courte et qu'un enfant t'apporte tellement de moments de bonheur, qu'il faut savoir les apprécier. Comme dirait Marcel Pagnol (pour ceux qui me lisent régulièrement, ils savent que c'est mon idole) : " Telle est la vie des hommes, quelques joies très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants". 



La crise des 9 mois... 







On connaissait la crise d'adolescence, l’œdipe mais la crise des 9 mois.... 


La première fois que l'on m'a parlé de cette "crise des 9 mois", je me suis demandée s'il s'agissait d'une blague ?! Tu sors à peine la tête de l'eau, après les nuits blanches, les coliques, la première dent et on t'apprend que ton bébé fait une crise ! Ce mot retendit tout à coup tel un couperet ! Le mot "crise", ça évoque à tout le monde un truc négatif, quelque chose qu'il va falloir surmonter, on parle de crise économique, de crise d'appendicite, de crise de couple, de crise de conscience, un mauvais moment à passer quoi !

où tu iras j'irai...
Jusqu'à présent Jules jouait tranquillement dans son coin, s'endormait tout seul. je ressens l'approche des 9 mois, dès que je quitte la pièce, il me regarde l'air médusé, s'il pouvait parler il me dirait : reste à mes côté être fusionnel, ne pars pas !!! Et dès que je disparaît de son champs de vision c'est le drame, crises de larmes. 

Et les inconnus ? Jusqu'à présent ton bébé allait dans les bras de tout le monde, même dans ceux de la caissière si tu avais oublié de peser tes patates mais aujourd'hui lorsqu'une personne le prend dans les bras, il agit selon un mode opératoire comprenant deux étapes :
- D'abord il l'analyse : qui est cette personne ? Non, je ne la connais pas, elle a des points noirs sur la bordure droite du nez. Le regard de la créature devient alors angoissé, médusé.
- Puis, il se met à pleurer : à l'aide, sauvez moi ! 
Cette réaction rend très à à l'aise les gens, surtout ceux qui n'ont pas d'enfants : tu vois les enfants ne m'aiment pas !






Cette crise fait partie du développement de l'enfant, non tu n'as pas enfanté un Tanguy asocial.

Quelle réaction avoir ? Il crie, tu le prends dans les bras systématiquement, ce qu'il pense ? Il me suffit de crier et elle débarque. D'un autre côté, tu ne peux pas laisser ton enfant angoissé dans une pièce.... Comme d'habitude, on te répond : il faut lui parler, pour le rassurer. Je vais aux toilettes : maman a la vessie remplie, elle doit aller faire faire pipi, elle n'en a pas pour longtemps, ne t'inquiète pas, je vais revenir... Ou autre solution, te faire poser une sonde urinaire. C'est généralement à ce stade que votre enfant est prêt à tout pour rester à vos côtés et que vous allez le voir débarquer en rampant. Tu peux jeter les magazines dans les toilettes, même dans ce lieu empreint d'intimité, tu n'as plus le temps de lire.





Attention des fois bébé pleure et refuse de dormir parce qu'il va sortir une dent ou parce qu'il a une otite.... Donc tes explications anatomiques ne le calmeront pas.